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jeudi 6 juin 2013

Harcèlement : Kamel Chetti, militant du MAK détenu dans des conditions inhumaines

Harcèlement : Kamel Chetti, militant du MAK détenu dans des conditions inhumaines

06/06/2013 - 12:19

TIZI-OUZOU(SIWEL) — Kamel Chetti, membre très actif du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) est détenu depuis le 3 mai à Tizi-Ouzou. Il est incarcéré avec plusieurs dizaines de détenus de droit commun dans une cellule exiguë. Les conditions de détentions sont inhumaines et dérogent aux règles élémentaires de la dignité humaine. Les conditions de détentions compromettent la santé fragile de Kamel Chetti qui souffre d’une cardiopathie nécessitant des soins et un strict suivi cardiologique qui lui sont refusés par l’administration pénitencière.


Kamel Chetti est détenu dans des conditions inhumaines avec plusieurs dizaines de détenus de droits commun dans une même cellule. Souffrant d'une cardiopathie nécessitant un suivi cardiologique rigoureux, l’administration pénitencière lui refuse ses soins, prétextant que l'infirmerie du pénitencier est largement suffisant.(PH/DR)
Kamel Chetti est détenu dans des conditions inhumaines avec plusieurs dizaines de détenus de droits commun dans une même cellule. Souffrant d'une cardiopathie nécessitant un suivi cardiologique rigoureux, l’administration pénitencière lui refuse ses soins, prétextant que l'infirmerie du pénitencier est largement suffisant.(PH/DR)
Pour rappel, Kamel Chetti a été incarcéré pour des délits imaginaires construits pour les besoins de la cause. Pour rappel, il a été arrêté pour un « « délit de fuite » qui n’a pas eu lieu, puisqu’il a été arrêté au niveau même du barrage, et pour « refus d’obtempérer » car il a refusé de se rendre à l’hôpital avec la Police, en précisant qu’il n’avait confiance ni en la police ni en les hôpitaux algériens. La police voulait effectivement lui faire faire un test d’alcoolémie en milieu hospitalier, suite à une prétendue plainte qui n’a jamais eu lieu. 

Kamel Chetti avait effectivement eu un léger accrochage avec un autre véhicule appartenant au dénommé Abdelhak Chaouchi qui ne justifie absolument pas les 6 mois d’incarcération, d’autant que le propriétaire du véhicule affirme par ailleurs n’avoir pas déposé de plainte. Madame Fatiha Rahmouni, avocate du collectif mis en place pour la défense de Kamel Chett, l’a confirmé dans les colonnes du journal Tamurt. En effet, précise-t-elle, dans le procès-verbal, ayant servi à incarcérer Kamel Chetti, le nommé Abdelhak Chaouchi, présenté par la police judiciaire de Tizi-Ouzou comme étant « la victime de Kamel Chetti ») déclare clairement avoir « refusé poursuivre en justice le nommé Kamel Chetti ». Alors sur la base de quoi Kamel Chetti st-il maintenu en détention ? D'autre part, même s'il y avait eu plainte( ce qui n'est du reste pas le cas, les accidents et les accrochage minimes de véhicules n'ont jamais fait l'objet d’incarcération et quand on pense que les terroristes à l'origine du massacre de plus de 2000 000 victimes assassinées dans des conditions monstrueuses ont été amnistiées par le régime algérien, on se pose sérieusement la question: où veut-on emmener ce pays ? 

Indiscutablement, Kamel Chetti, bien connu des services de répressions algériennes à Tizi-Ouzou, fait les frais de la politique colonialiste arabo-islamique qui persiste dans sa tenace ambition à dénaturer le peuple kabyle, à le couper de son amazighité, de ses valeurs de justice et de liberté afin de l’assimiler de force à la « oumma » arabe. 

Pour rappel, Kamel Chetti est fils de maquisard kabyle. Son père a combattu le colonialisme français pour que son enfant soit soumis à l’infamie du néocolonialisme dont l’arme de guerre est l’idéologie arabo-islamique contre laquelle se bat la Kabylie depuis la pseudo indépendance de 1962. 

Contacté par Siwel, la direction du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) affirme faire tout son possible pour extraire Kamel Chetti des « geôliers sadiques du régime raciste d’Alger ». L’affaire contre Kamel Chetti ne repose sur aucun élément concret. Un collectif d’avocat, dont fait parti la secrétaire nationale du MAK aux droits de l’homme, Fatiha Rahmouni, a été mis en place pour assurer sa défense. Le problème est que nous ne sommes pas dans un Etat de Droit et le harcèlement d’un citoyen kabyle qui ose défier publiquement la toute puissance d’un régime criminel relève de la routine dans les Etats despotiques tel que l’Algérie. 


Avec Tamurt, 

zp, 
SIWEL 061219 JUIN 13

Algérie : le suicide pour tous ! | Forums

Algérie : le suicide pour tous !

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Par Le Matin | Il y a 12 heures 47 minutes | 3233 lecture(s) |Réactions (0)
"La tragédie ne commença pas quand la libération du pays tout entier anéantit, presque automatiquement, les îlots cachés de liberté qui étaient condamnés de toute façon, mais quand il s’avéra qu’il n’y avait aucune conscience pour hériter et questionner, méditer et se souvenir." (1)
Combien d'Algériens ou de Français ont les moyens de se soigner au Val-de-Grâce ?Combien d'Algériens ou de Français ont les moyens de se soigner au Val-de-Grâce ?
Un Printemps Arabe, est le titre du livre document de Benoist-Mechin datant de 1975, après avoir parcouru des dizaines de milliers de km à travers plusieurs pays du Proche-Orient côtoyant pendant des mois toutes les catégories sociales du fella, prince, sultan, raïs, l’auteur écrit dès l’introduction, : "Jadis (années 40), tout était baigné de lumière, mais périlleux. Aujourd’hui (années 70) tout est sombre, mais pacifique. Si pacifique vraiment ?" On peut ajouter sans pessimisme ajouté que le printemps arabe des années 2000 se montre bien sombre et bien périlleux. Le trio musulman, arabe, africain a l’aspect d’un triangle des Bermudes avec des gènes kamikazes à tous ses sommets. Musulman : avec le terrorisme, on l’a bien compris qu’il ne suffit pas de croire en Allah et son dernier prophète pour sauver sa tête, il faut aussi la baraka des prédicateurs à la mode. Arabe : sunnite ou chiite ? Pour nous les Algériens, on est à 100% du bon côté de la scission. Mais l’Afrique nous rattrape avec nos ethnies survivantes qui entretiennent le feu sous la marmite de l’ogresse : Kabyles Chaouias Mozabites Touaregs et le reste des harkis toutes catégories confondues avec combinaisons infinies.
On est dans des ensembles vicieux, une boîte de Pandore s’ouvrant en poupées russes dont chacune est clonée à la boîte-mère. Auparavant, on disait que c’est les colons qui divisaient, aujourd’hui, qui assure notre division ? Réponse officielle et officieuse : l’Occident et son compère Israël qui bavent sur notre âge d’or et or noir. Cela a un peu marché hier, maintenant cela ne marche plus. Malgré nos médias soporifiques, malgré nos paraboles pirates, malgré notre réseau internet fossilisé, nous sommes conscients que la locomotive mondiale va nous entraîner avec nos pharaons en carton de gré ou de force, mort ou vif. Dire que c’est l’ennemi qui nous manipule ce n’est pas flatteur pour la pyramide à tous ses étages. C’est nier la révolution revendiquée à cri et à corps, reconnaitre l’aliénation à distance et une indépendance attrape-nigaud. Par définition, une révolution n’est-elle pas un mal qui vire au bien ? Le proverbe dit qu’il vaut mieux avoir un ennemi intelligent qu’un ami idiot, nous avons perdu un ennemi étranger intelligent pour nous retrouver entre les griffes d’un ennemi frère idiot. Avec des nuances puisque ce dernier ne perd jamais la boule pour assurer ses arrières, quitte à faire de l’ennemi d’hier l’ami d’aujourd’hui. En parlant de l’époque coloniale, Mechin parle de lumière et péril. Or le mot lumière, l’auteur le tire d’un poème égyptien en l’honneur de Napoléon, le"Sultan el Kébir" : "Tu es doux comme le pépin de la grenade. Quand tu proclames la paix, Quand tes mains apportent l’Édit- Qui rend le peuple heureux – Ya Salaam !- Nous t’avons regretté, général, - Si beau dans ton manteau,- Toi dont l’épée a fait de l’Egypte, -Un cimetière de Mamelouks,- Ya Salaam ! – O Républicain génial- A la mèche légendaire,- Tu as apporté à l’Egypte la lumière, - Brillante comme une lampe de cristal,- Ya Salaam !" Les Egyptiens avaient leurs Mamelouks comme nous nos Janissaires, mais sans un Napoléon accompagné de sa pléiade de savants universels. Aujourd’hui, nos frères égyptiens revendiquent la démocratie, pour certains le droit à l’athéisme, à leurs frères musulmans pendant que nous, nous demandons une simple augmentation de salaire à nos frères révolutionnaires. Quant à la Turquie, l’Empire ottoman des Janissaires, le fauteuil du Premier ministre islamiste est en train de vaciller pour un espace vert planifié pour devenir un centre commercial et une mosquée.
Et puis quel intérêt ont les Occidentaux à manipuler la populace, il leur suffit de manipuler les chefs qui tiennent les robinets de l’or noir, c’est plus intelligent. La manipulation peut s’avérer contamination. Combien de Français de souche, blonds yeux bleus, peuvent se permettre de se soigner au Val-de-Grâce et prendre leur convalescence aux Invalides ? La Grèce berceau de la civilisation universelle a vendu 24 de ses îles aux 24 rejetons du prince du Qatar qui a détrôné son papa trop pressé pour réaliser ses "fabuleux" projets. Bébé monstre qui s’amuse à tout acheter pour tout faire exploser en feu d’artifice : printemps arabe télés foot etc. 
La division c’est l’opération la plus facile quand on a un gros ventre et un petit cerveau. Avant même l’Indépendance le trublion amazigh était dans le collimateur, la Kabylie cette rescapée de l’érosion historique qui avait bravé Romains, Turcs, Français trouva en Boumediene le moustique-tueur d’Alexandre le Grand. Et le grand Rais avait d’autres frayeurs surtout ces étudiants francophones malgré eux, toutes ethnies confondues, excités à l’idée de relever les défis de leur patrie libérée. Dans notre histoire, une hirondelle ne fait pas seulement le printemps mais toutes les saisons. Fait unique dans le monde arabe : un homme a décidé de tout "désalgerianisé" et gommer ainsi une histoire millénaire sous fond d’un socialisme spécifique marié à un Islam d’État rien que ça. Si l’impossible n’est pas Français selon Napoléon, Boumediene l’a fait son synonyme oubliant que l’empereur parlait en chef de guerre à son général pour l’encourager à tenir sa place et ne pas reculer face à l’ennemi. Il fallait attendre Chadli pour tout "déboumédiéniser" quoi, le chaos. Sur le Berbère, E.-F. Gautier écrit, "Une civilisation autonome, un art, une littérature, une langue même, un peuple conscient de son existence, un État organisé, tout cela ce sont des luxes très coûteux à base capitaliste…" L’impérialisme romain puis l’invasion (ou ouverture selon) des Arabes hilaliens avaient mis fin au projet de l’unité du Maghreb rêvée par Massinissa au II siècle av. J.-C. Si nous ne sommes pas issus d’une humanité inférieure, comment sommes arrivés à n’être dirigés que par des inférieurs honteux traumatisés par nos racines. On ne demande pas la lune, simplement un président qui commence son discours par : "Nous les Algériens…" et illico il fera de la pâte à modeler que nous sommes une nation pas des tribus dressées l’une contre l’autre afin qu’elles soient sauvées du messie par le messie.
En France, Le Pen s’adresse aux Français, il n’a pas osé remonter aux Gaulois. Aujourd’hui, les slogans creux ont tellement servi que nos politiciens ne prennent même plus la peine de les ânonner, la corruption en douce produit autant d’ethnies cannibales qu’on veut. La plus visible c’est les logements dits sociaux rien à voir avec ce qui se passe ailleurs où la transparence fait la loi au point où le bénéficiaire est le cas le plus social souvent l’émigré et sa nombreuse progéniture. Chez nous, effrayés à l’idée de payer des éboueurs pour maitriser des déchets qui nuisent à la santé de tous leurs administrés, nos responsables sont tous partants, mariée robe blanche youyous et talisman à l’appui, pour sacrifier des sommes diablement plus colossales pour offrir des logements à leurs chers SDF. Pas bêtes, ils ont légalement leur quota pour graisser les pattes qui les caressent sans oublier le gentil SDF bien efficace, une fois récompensé, pour surveiller le méchant SDF. La distribution de nos logements sociaux est vraiment une mine d’inspiration pour des chercheurs voulant répondre à la question où va l’Algérie de feu Boudiaf. Vaste est le sujet de notre humiliation, de notre baraka qui nous donne les émeutiers d’un côté les bienheureux d’un autre ; "après notre paradis leur enfer", l’entre-deux qui fait l’équilibre des autres nous est interdit. Dans cette diabolique charcuterie, il faut ajouter les catastrophes naturelles qui n’ont rien de naturelles quand elles frappent toujours les mêmes parias, le code de l’apartheid entre les deux sexes, les barrages qui font de l’état d’urgence l’état normal, des murs qui flirtent avec les nuages, un ciel à contempler à travers des barreaux… avec zéro touriste, zéro communauté venue d’ailleurs, zéro religion étrangère. Conclusion : le pire ennemi de l’Algérien est l’Algérien. Psychologiquement sociologiquement ça s’explique, heureusement. Chez tous les humains, les mêmes mécanismes produisent les mêmes résultats, la cocotte-minute fabriquée n’importe où explose suivant la même règle. Comment rêver de démocratie sans démocrates, d’avancées scientifiques sans élites, d’une cohésion sociale dans un asile de fous ? Sauf qu’avec le vrai fou, il n’y a pas de réputation à salir ni à blanchir, c’est pathologique. On dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu, le pire c’est le feu sans fumée, on y tombe dedans avec le sourire. "Le premier coup que les princes portent à la liberté n’est pas de violer avec audace les lois, mais de les faire oublier…Pour enchainer les peuples, ils commencent à les endormir" (2).
Dur d’être Algérien. Exemple, la déclaration récente du conseiller économique à l’ambassade chinoise affirmant que c’est les commerçants algériens qui choisissent exprès la camelote pour la vendre à leurs concitoyens. On le rassure, nous les damnés de la terre à la Frantz Fanon, on connaît ce que camelote veut dire avant même que le géant chinois ne se réveille et n’inonde le monde de ses produits de qualité. On s’habille camelote, on mange camelote, on vit camelote, nos maisons, nos rues, nos hôpitaux, nos écoles, tout est camelote, sauf notre système bien sûr. Mais il y a des degrés dans la camelote, du temps du Souk el fellah, pour une plaquette d’œufs, un kilo de beurre, l’État patron nous obligeait à acheter des boîtes de conserve pourries, de la semoule cancérigène direction la poubelle. Aujourd’hui, la camelote venue d’ailleurs ne se contente pas de nous ruiner, elle nous tue. Et la respectable ambassade chinoise qui délivre les visas à cette engeance doit avoir les dossiers de ces tueurs en série pour les dénoncer à qui de droit si la conscience y est. Ce n’est pas des pauvres harragas qui, s’ils échappent à la noyade finissent derrière nos barreaux ou dans un camp étranger. Un jour, un autre porte-parole chinois interpellé en Belgique au sujet d’un chargement de dentifrice frelaté, a affirmé face à la caméra que leurs produits pour l’Europe sont différents de ceux pour l’Afrique. On a bien compris que la Belgique comme récemment la France avec les fausses boîtes d’aspirine ne sont que des pays où transitent ces déchets y compris nucléaires . Au moins, l’irréprochable diplomate commercial de l’ambassade chinoise reconnait implicitement qu’en Algérie rien ne protège la populace, surtout pas les autorités censées le faire et que les réseaux criminels agissent en toute légalité avec moult complicités respectables. Il rassure, les mauvaises langues que nous sommes. Bien qu’il ait raté l’occasion de se taire car un mort chez nous est un mort, on crève d’une couleuvre empoisonnée ou naturelle chinoise ou martienne, pas d’enquête, notre meilleure autopsie c’est docteur mektoub.
Voilà, question réputation, nous sommes fichus, on nous divise du berceau au tombeau et nous nous divisons à tous les diables. Continuons comme cela et c’est le suicide pour tous. Nos ancêtres analphabètes ont cohabité pacifiquement avec toutes les races, toutes les religions, toutes les croyances et ils ne se sont pas réveillés un jour pour massacrer tout ce beau monde. Une guerre, un génocide, une épuration, c’est trop sérieux pour laisser leur planification à la masse, la preuve on ne peut même pas marcher dans les rues d’Alger pour un printemps qui au mieux nous débarrasserait d’un Rais moribond, au pire, mettrait un général derrière un mollah. Avec des médias réguliers piratés, des réseaux sociaux atteints du virus mouche tsé-tsé, nous savons que seule l’union fait la force surtout chez les plus faibles et malgré cela nous nous entêtons à être plus divisibles qu’avant. "Il ne fait pas bon être arabe de nos jours. Sentiment de persécution pour les uns, haine de soi pour les autres, le mal d’être est la chose du monde arabe la mieux partagée." (3) En Algérie, on peut commencer par être Algériens simplement. En tous les cas on n’a plus le choix… 
Mimi Missiva
(1) Hannah Arendt ( La Crise de la Culture)
(2) Jean-Paul Marat (L’Ami du Peuple)
(3) Samir Kassir, journaliste libanais assassiné à Beyrouth en 2004 (Considérations sur le Malheur Arabe)

Révolte dans des cités U algériennes à l'abandon

À la cité du 17 octobre 1961, des étudiants ont mis le feu à leurs couvertures et saccagé notamment la loge des gardiens et la buanderie. 
 
Cantines fermées, immeubles insalubres, insécurité : les étudiants qui vivent en résidence universitaire, à Béjaïa, dans le nord de l’Algérie, vivent un véritable calvaire depuis que les travailleurs des œuvres universitaires ont entamé une grève il y a un mois. Témoignages.
  
Dimanche dernier, de violents affrontements ont éclaté entre étudiants et forces de l’ordre dans plusieurs résidences universitaires de la wilaya de Béjaïa. Les étudiants ont brûlé des matelas et saccagé des locaux de l’administration - notamment à la résidence Tahar Djaout, la Nouvelle pépinière à Béjaïa et celle de Berchiche, dans le village d’El Kseur - pour protester contre la dégradation des conditions d’hygiène et de sécurité dans leurs résidences. Ils ont également saccagé le siège de la direction des œuvres sociales, à Béjaïa, qui gère les résidences universitaires.
  
Le lendemain, des dizaines d’entre eux sont également sortis dans la rue et ont bloqué des axes routiers importants pour réclamer la libération de quatre de leurs camarades arrêtés dans les affrontements de la veille.
 
Des étudiants ont jeté leurs couvertures dans la cour avant de les brûler pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie.
 
Les conditions d’hébergement dans les cités universitaires se sont considérablement dégradées depuis que les travailleurs des œuvres universitaires ont entamé leur grève illimitée fin mars pour réclamer une revalorisation des salaires. Des revendications pourtant soutenues par de nombreux étudiants. 
CONTRIBUTEURS

"Cette situation est d'autant plus insupportable qu'elle intervient en pleine période d’examen"

Samira H. est étudiante en sciences mathématiques et informatiques à l’Université de Béjaïa. Elle habite la cité Tahar Djaout où ont eu lieu des affrontements ce week-end.
  
Je me suis enfuie chez ma tante dès que les violences ont éclaté dimanche mais je suis revenue à la cité aujourd’hui car nous sommes en pleine période d’examens. Je ne suis pas d’accord avec l’attitude des étudiants qui ont commis ces actes de saccages mais je comprends leur colère car la vie dans la cité universitaire est devenue insupportable depuis que les travailleurs des œuvres universitaires sont entrés en grève.
 
Les pompiers ont dû intervenir pour circonscrire le feu.
 
Les immondices qui s’entassent au bas des immeubles depuis un mois ont plongé la cité dans une odeur nauséabonde insoutenable. Les espaces communs de la résidence, comme les douches et les toilettes, n’ont pas non plus été nettoyées car les femmes de ménage sont, elles aussi, en grève. Nous faisons de notre mieux pour maintenir ces lieux propres mais des odeurs pestilentielles arrivent jusque dans les chambres.
 
Comme la cantine n’ouvre plus depuis des semaines, avec mes copines, nous nous cotisons tous les jours pour acheter de la nourriture pas chère, comme les pâtes, que nous cuisinons dans nos chambres. Certains n’ont pas cette chance, ils n’ont plus de quoi s’acheter à manger, notamment à cause du retard dans le versement de la bourse qui devait être effectué au mois de février. Il s’agit, même en temps normal, d’une somme tellement dérisoire [40 euros par trimestre environ] que, sans l’aide de ma famille, je ne pourrais personnellement pas tenir plus de dix jours.
 
Cette situation est d’autant plus insupportable qu’elle intervient en pleine période d’examen. Hier, plusieurs unités de formation ont annulé leurs partiels car les étudiants ne pouvaient plus se rendre à leur université, la route ayant été bloquée par des camardes pour protester contre les autorités. Aujourd’hui, les cours ont repris normalement mais, dans les cités, le calvaire des étudiants se poursuit. 
 
 

"En trois ans, l'eau n'a jamais coulé dans les douches"

Fadela B. vit dans la cité Berchiche, à El Kseur, à une vingtaine de kilomètres de Béjaïa ville.
  
Depuis le début de la grève des agents de sécurité, les gens entrent dans notre résidence comme dans un moulin. Des hommes, qui ne sont pas étudiants, profitent en effet de cette situation pour s’introduire dans la cité et n’hésitent pas à harceler les filles. Pour l’instant, rien de grave n’est arrivé mais, si une fille se fait agresser, personne ne sera là pour la protéger.
 
Notre situation n’a jamais été optimale. Dans cette résidence, il y des coupures d’eau fréquentes. Si on n’oublie d’en stocker, on n’a même pas de quoi cuisiner. Depuis trois ans que je vis dans cette résidence, l’eau n’est jamais arrivée dans les douches installées sur le pallier. C’est un mystère ! Nous sommes donc obligés de nous laver dans nos chambres qui ne sont pas équipées pour.
 
 
Toutes les photos ont été envoyées par notre Observateur Gacemi Khaled.