http://makkabylie.blogspot.fr/

samedi 16 mars 2013

Haute Conscience de son Passé: Prélude à une Dynamique d’Avenir - Observatoire des Droits de l'Homme Tizi-Ouzou


ait mohamed Le déni qui frappe l’identité amazighe dans l’ensemble du sous-continent nord africain reste tenace malgré les avancées de la démocratie sur la planète entière. Hélas, ce déni plonge ses racines dans les profondeurs de notre histoire.


Pendant des siècles, notre société a été politiquement morcelée parce que, pour des raisons liées à la géographie d’une zone très montagneuse, aucun pouvoir central n’a pu émerger durablement son autorité sur toute la région. Elle sera la proie de visées annexionnistes externes qui ne la maitriseront que d’une façon limitée et superficiel. Ainsi à chaque époque – carthagi noise, romaine, vandale, byzantine, arabe, turque, française-, les parties conquises se retrouvent en opposition avec celles restées insoumises. Ces tensions renouvelées à chaque époque saper ont la cohésion de la communauté amazighe, mais les valeurs fondamentales de liberté resteront pérennes. 

Malgré la nuit coloniale, notre peuple a su mobiliser ses ressources morales, pour résister, faire avancer ses idéaux et reconquérir son indépendance. 

Hélas, une vision politique étriquée a voulu attribuer ce mouvement d’émancipation à une culture arabo-islamique et a engagé tout le s/continent africain dans une arabisation effrénée et forcenée que justifierait la foi en l’islam. Et revendiquer l’identité amazighe devenait sacrilège. 

Il y a un peu moins de 20 ans, en Algérie, le Haut Commissariat à l’Amazighité a voulu organiser une semaine culturelle à Batna, il lui fut répondu par une obscure association locale, actionnée par des instances au pouvoir, « le prophète est arabe, le coran a été révélé en langue arabe, la langue en usage au paradis est l’arabe » et par conséquent il est inadmissible de discuter dans un idiome qui ne présentait aucun intérêt. Cet « idiome » n’avait même pas l’honneur d’être la langue de l’enfer. 

Inlassablement, l’amazighité est présentée comme facteur de division de la nation « Ben Bella en 1962 à partir de la Tunisie, Boumedine en 1973, Chadli dans les années 1980, Bélaid Abdeslam qui déclara- je suis arabe parce que je suis amazigh- Bouteflika qui relaya Chadli, Marzouki le Tunisien en décembre 2012 sur TV5 Monde, etc.…. », Une cinquième colonne au service de l’étranger, un ennemi intérieur, une apostasie de l’islam, cela pour sauve garder une pureté idéologique voir ethnique. 

Pourtant, la première république qui ait porté le titre d’islamique à été celle instituée par Abdel krim au Maroc. L’événement sera jeté dans un trou de mémoire dans les manuels scolaires parce qu’il ne s’agissait pas d’un état intégriste. On ne saura pas que malgré la victoire mémorable, d’Anoual Abdelkrim, n’a jamais été tenté de se proclamer émir, son crédo était le combat anticolonial et contre les forces obscurantistes. 

La haine de soi a atteint des sommets lorsque les dépouilles de deux colonels –Amirouche et Haouès- tombés les armes à la main ont été séquestrés dans les sous sols d’une caserne en Algéri e parce que l’un était kabyle et l’autre chaoui donc d’extraction berbères, il fallait absolument les mettre aux oubliettes, même morts, et réduire ainsi leur aura ! 

Rien ne sert de relater les multiples exactions dont a souffert la revendication amazighe juste pour noter qu’elle a été réduite à l’état de folklore, que son enseignement a reculé : il est resté facultatif, soumis à une autorisation paternelle de l’apprenant délivrée après moult tracasseries, victime de restrictions budgétaires. Dans les médias l’obstruction est systématique, il n’y a pas de 


journaux dans cette langue. Pendant quatre décennies, la radio, puis plus tard la télévision (chaine 4) ont été confiées à des équipes dominées par les intégristes. Le directeur de la chaine 4 était un obsédé qui harcelait toutes les femmes recrues et éliminait toutes les bonnes volontés qui pouvaient promouvoir l’amazighité. Pendant qu’il s’sévissait à la radio, il était intouchable. A 74 ans, une plainte, la seule qui ait abouti, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Les autorités ont pu se dédouaner. Le sabotage des médias a été le fait d’un kabyle désaxé sexuel. 

Il est vrai que ça et là, des changements ont été notés, mais ils furent d’avantage la résultante des nouvelles technologies de la communication qui rendent plus dure la sencure. 

Politiquement nos pays sont restés réfractaires à toutes avancées significatives de l’amazighité. A chaque fois il ne s’agissait que de la poudre aux yeux. 

En vérité, les militants amazighs, sont traités de parias et de fauteurs de troubles à l’unité nation ale par un pouvoir lui même amazigh du moins au plan historique et sociologique. Il est indéniab le que cette façon de procéder est source de tous les périls car la cohésion sociale fissurée, toute perspective politique reste bloquée. Aucune nation ne se construit dans le mépris de sa propre identité et dans la haine qui en résulte. 

Pareille forfaiture ne peut que paralyser notre participation à la marche de l’histoire, entraver toute dynamique de développement économique et sociale et encourager l’expansion de la société de prédation. 

Les militants de l’identité amazighe refusent ce funeste présage, ils veulent un sous-continent nord africain dont la valeur cardinale est l’honnêteté et le travail. Nous avons les potentialités requises pour réussir l’opération : « il ne faut pas pleurer les horizons perdus, il faut savoir des horizons nouveaux » affirmait Mouloud Mammeri qui avait l’espoir cheville au corps. 

Notre société aujourd’hui effondrée nous importons tout…..y compris notre identité, doit se ressaisir : notre histoire n’est ni meilleure, ni pire que celle des autres peuples, nos capacités intellectuelles sont identiques aux leurs, il nous manque la volonté politique. Elle sera au rendez-vous avec une haute conscience de nos déficiences et aussi des impératifs qu’exige la construction d’une société performante. 

C’est là un combat de justes qui n’a surtout pas besoin de violence pour vaincre. Il a besoin d’esprits éclairés, enracinés dans leur histoire et leur terroir. L’effort que nous devons entre prendre est un effort sur nous même. Nul besoin de récriminations sur un ennemi extérieur. Si ennemi, il y a, il est en nous. Il est difficile de l’extirper, mais le fait que nous en débattons aujourd’hui annonce une victoire. D’ores et déjà nous avons rejeté « le rêve insensé » pour des constructions plus rationnelles, de construction de notre temps. 
Madjid Ait Mohamed

L'identité algérienne : une identité provisoire | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie



L’identité algérienne : une identité provisoire




L. ACARƩIW

La grandeur et la crédibilité à la fois de l’homme et de son combat pour son peuple, Ferhat Mehenni les a acquises, non pas par sa résignation et l’acceptation d’une identité étrangère, mais en refusant tout crime contre son peuple et les valeurs qui ont jalonnée l’histoire de la Kabylie.

16/03/2013 - 00:50 mis a jour le 16/03/2013 - 00:05 par L. ACARƩIW


La nationalité algérienne est définie par le régime algérien comme arabe et musulmane. Elle s’est imposée au peuple kabyle par la décolonisation qu’il a menée à son terme, puis par la guerre qu’il a perdu en 1964 face à la coalition des Clans d’Oujda (venu du Maroc) et du Bec de Canard (Tunisie).
Par-delà le caractère juridique et administratif de la nationalité, impliquant ainsi des droits et des devoirs, en principe, elle puise sa légitimité dans la nation. Or, il n’y a pas de « nation algérienne ». SI du moins elle existerait elle n’inclurait pas les Kabyles qui eux-mêmes forment un peuple distinct. Cela nous amène à poser cette question fondamentale : Est-ce que le peuple kabyle peut se reconnaître dans la nation arabo-islamique algérienne ?
C’est une évidence que de dire, que le peuple Kabyle se reconnaît exclusivement dans la nation kabyle, qui s’est formée à travers une histoire millénaire, une langue, une culture, et un mode de vie ayant comme socle la liberté et la démocratie, une organisation sociale solidaire, le tout consolidé par une laïcité naturellement adoptée.
Par déduction, le peuple kabyle ne peut se reconnaître dans une nationalité qui lui est imposée et qui ne respecte pas son identité. Bref, une nationalité aux antipodes de ses valeurs et de son être profond.
Aujourd’hui, le peuple kabyle se trouve contraint de supporter cette nationalité qui lui est étrangère comme un fardeau qui lui pèse depuis plus de 50 ans maintenant, ne serait-ce que pour des raisons de passeport. Mais comme l’avait écrit le grand leader kabyle, Mohand Arav Bessaoud (mort en 2002) cette nationalité n’est vécue que comme « l’identité provisoire », en attendant l’avènement d’un Etat kabyle.
Il y va de même pour l’hymne national algérien et le drapeau, qui sont aussi des injustices infligées au peuple kabyle. Peut-on se reconnaître dans un hymne écrit dans une langue étrangère et un emblème qui est sûrement chargé de sens arabo-islamique, mais humiliant pour les Kabyles dont les valeurs, l’identité et les aspirations lui sont étrangères.
Que le monde entier le sache aujourd’hui : les kabyles forment un peuple au sens le plus complet du terme. Tout acte visant à perpétuer ce déni d’existence est voué à l’échec. Ainsi, les récentes arrestations des responsables du MAK ou l’éventuelle déchéance du Président du Gouvernement Provisoire Kabyle, M. Ferhat Mehenni de sa « nationalité », nous ramènent immanquablement aux sinistres années du parti unique de Boumediene et de Chadli. Mieux ! cela ne fera qu’accélérer le processus de mise en place d’un Etat propre à la Kabylie, seul en mesure d’œuvrer pour le bien être des Kabyles.
La grandeur et la crédibilité à la fois de l’homme et de son combat pour son peuple, Ferhat Mehenni les a acquises, non pas par sa résignation et l’acceptation d’une identité étrangère, mais en refusant tout crime contre son peuple et les valeurs qui ont jalonnée l’histoire de la Kabylie.
John F.KENNEDY disait : « la grande révolution dans l’histoire de l’homme, passé, présent et futur, est celle de ceux qui sont résolus à être libres. »
C’est justement cette soif de liberté et cet amour indéfectible pour leur peuple que Ferhat MEHENNI, Bouaziz Ait Chebib et tous les acteurs sociopolitiques économiques et culturels, voir sportifs, sont résolus à étancher en conduisant doucement mais sûrement la Kabylie vers l’exercice de son droit à l’autodétermination.
En attendant le réveil du monde libre qui a intérêt à apporter son soutien à la Kabylie, le peuple kabyle continue sa marche inexorable « dans le sens de sa libération » comme le prophétisait Mouloud Mammeri.
L. ACARƩIW