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mercredi 27 mars 2013

"Nous avons pour mission d’obtenir la reconnaissance internationale de l’État kabyle" | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Lhacène ZIANI :
Le GPK s’attèle à renforcer ses contacts avec tous les organismes internationaux, les gouvernements, les partis politiques, les grandes associations et les personnalités aux fins de les sensibiliser à notre cause, de leur présenter notre programme et d’esquisser les relations futures de la Kabylie indépendante avec la communauté internationale.
27/03/2013 - 07:40 mis a jour le 27/03/2013 - 10:42 par R.T.

En tant que ministre du premier Gouvernement Provisoire Kabyle, quel bilan faites-vous de trois années d’existence de cette instance ?
Il s’agit, à juste titre, de trois années d’action fondatrice puisque le mandat consiste, en premier lieu, à construire les bases d’un État kabyle. Précisément, la portée de ce projet inclut notamment la conception de notre constitution, de nos futures institutions ainsi que des autres attributs d’un État tel que le drapeau, la délimitation des frontières, la langue nationale et tous les mécanismes soutenant le fonctionnement d’une société moderne. Parallèlement, nous avons pour mission d’obtenir la reconnaissance internationale de l’État kabyle, d’entretenir la médiation avec toutes les forces agissantes kabyles ayant pour objectif la sauvegarde de la Kabylie, de tisser un réseau de soutien, de protéger nos citoyens et de mettre en place des organisations fonctionnelles à même de sauvegarder notre langue et notre patrimoine culturel.
De toute évidence, on ne peut construire sans fondations. L’élaboration de cette infrastructure dans un terrain rocailleux et miné n’est guère une sinécure. Ce travail est nécessairement lent et long. Il faut ajouter à cela que les Kabyles n’ont pour tout capital, aujourd’hui, que leur conviction et leur détermination. Aussi, n’oublions pas que c’est pour la première fois dans l’histoire que la Kabylie se dote d’un gouvernement. Le défi est donc de taille tant sur le plan de la création des moyens que celui de l’affrontement des adversités politiques. Les détracteurs sont nombreux : le salafisme, l’arabisme, le régime corrupteur d’Alger, ses relais locaux et j’en passe.
Bien entendu, toute initiative crée des attentes. À cela, la patience est de mise car nous sommes un gouvernement politique qui ne perçoit, à présent, ni taxe ni impôt. Nous fonctionnons grâce à la bonne volonté de nos militants. Ceci dit, je considère que le bilan est positif. Nous avons enregistré des avancées appréciables dans cette mission multidimensionnelle. Bien sûr, toute action constitue une expérience, nous nous réajustons au fur et à mesure et nous évoluons continument. Nous y reviendrons sûrement en détail.
Au cours de ces dernières semaines, les militants du MAK en Kabylie ont fait l’objet d’une répression généralisée qui s’est soldé par une série de rafles. Quels sont à votre avis les tenants et les aboutissants de ces événements ? Quelle lecture politique en faites-vous ?
Je ne fais pas une simple lecture de ces événements. Je procèderai à un constat objectif. Cette répression n’est autre qu’une mesure d’intimidation. Sachant que le peuple kabyle est indigné par la nullité de l’investissement dans la région, l’Insécurité sur tous les plans et l’offensive pour l’anéantissement de notre identité, de notre culture, notre langue, le régime d’Alger ne doute pas un instant d’une réponse Kabyle d’envergure. Dans sa logique de réduction de ce peuple, il n’a d’autre choix que de réprimer le plus tôt possible pour étouffer le poussin dans l’œuf. Mais il commet une avalanche d’erreurs dont les plus flagrantes sont :
1- Un système cesse d’exister lorsqu’il ne s’appuie que sur son appareil militaire et policier. Autrement dit que les sous- systèmes politiques, économiques et éducationnels ne suivent pas.
2- La violence engendre la violence. Notamment, les Kabyles n’ont jamais reculé devant quoi que ce soit pour défendre leur dignité.
3- L’œuf a éclos depuis longtemps et le poussin s’appelle aujourd’hui Anavad. Les kabyles n’agissent plus en rangs dispersés. Pour preuve, le RCD et bien d’autres entités kabyles ont réagi publiquement à ces exactions récentes dans le pays kabyle.
Pour revenir à votre fonction de ministre, est ce que vous pouvez nous dire un mot sur la manière dont vous avez organisé votre cabinet ministériel ? Et de quelle manière fonctionne-t-il ?
Le ministère de la langue Kabyle et de la culture est dirigé par le ministre. Il s’est doté d’un secrétariat général et de quatre directions : Langue et culture, Programmes, relations/ communication et administration générale. Le ministre préside le conseil général élaborant la stratégie globale, soient les grandes orientations ainsi que la planification à moyen et long terme. Le secrétaire général gère l’ensemble du fonctionnement interne du ministère. Il préside le conseil exécutif qui coordonne les actions des différentes directions. Les directeurs/directrices cordonnent le fonctionnement quotidien de leurs départements. Ils président les conseils de directions de leurs départements respectifs dont la mission est de procéder à la planification détaillée de leurs projets.
Quels sont vos projets prioritaires et comment comptez-vous les mettre en œuvre ?
Les projets en cours au sein du ministère de la langue et de la culture sont notamment : la réalisation du conservatoire du patrimoine kabyle, l’alphabétisation de la Kabylie, l’élaboration d’une stratégie de communication du ministère incluant le site ‘’Izwawen.com’’ et un projet de financement de nos activités. Relativement à la coordination de l’action gouvernementale, je dirige les projets de cartographie de la Kabylie et de l’office des statistiques.
Vous êtes également coordonnateur de l’action gouvernementale, en quoi cela consiste-t-il ?
Comme vous le savez, certaines missions impliquent deux ou trois ministères simultanément. Pour éviter des activités redondantes et optimiser la charge en général, nous avons éprouvé le besoin de coordonner l’action. Aussi, la reddition de compte au conseil des ministres et au président de l’Anavad se trouve ainsi simplifiée. Également, j’ai la charge d’organiser la tenue du conseil des ministres en temps et lieu.
Le GPK a effectué de multiples contacts avec des organisations et des instances de ce que l’on a l’habitude de désigner comme étant la communauté internationale. Qu’en est – il a juste ?
Le GPK s’attèle à renforcer ses contacts avec tous les organismes internationaux, les gouvernements, les partis politiques, les grandes associations et les personnalités aux fins de les sensibiliser à notre cause, de leur présenter notre programme et d’esquisser les relations futures de la Kabylie indépendante avec la communauté internationale.
Vous êtes chargé également de la coordination de l’action gouvernementale en exil, comment se présente cette tâche ? Cette tâche est très ardue. Elle est exigeante en matière de déplacements, de composition politique et de maintien des contacts. Nous connaissons des succès parfois inattendus sur ce volet. Mais aussi nous nous heurtons à des écueils liés à l’influence des barons du pétrole algérien qui ne manquent aucune occasion pour soudoyer des hommes politiques. Nous ne sommes pas dupes sur la question. Nous continuons d’installer des représentations du GPK partout où cela est possible pour que cette mission soit permanente et soutenue.
Qu’attendez-vous des Kabyles de l’exil et de ceux de la Kabyle ?
Le maître mot est SOLIDARITÉ. Kabyles où que vous soyez, soyez unis, ne cédez à aucune pression. Le réseau Anavad est né, il vous appartient de l’entretenir dans toutes dimensions. Une échéance incontournable est le 20 avril 2013. Démontrons notre attachement à notre Kabylie. On peut sortir un Kabyle de la Kabylie mais jamais la Kabylie d’un Kabyle !
Entretien réalisé par la Rédaction Tamurt.
Lhacène Ziani,
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
et Coordinateur de l’action du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil

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