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jeudi 17 janvier 2013

2 000 soldats africains attendus d'ici dix jours au Mali



2 000 soldats africains attendus d'ici dix jours au Mali

Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 
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Des soldats maliens sur une base aérienne de Bamako.

Quelque 2 000 soldats de la force d'intervention ouest-africaine au Mali sont attendus d'ici le 26 janvier à Bamako, avec l'arrivée jeudi d'un premier contingent nigérian, a-t-on appris mercredi 16 janvier auprès d'un officier malien et selon un document officiel.

Les chefs d'état-major de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont réunis mardi et mercredi dans la capitale malienne pour étudier l'engagement militaire pour "libérer" le nord du Mali, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés.
La Cédéao doit former une force d'intervention, conformément à une résolution de l'ONU. La Misma sera dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir. Le Nigeria doit fournir 900 hommes. LeNiger, le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal ont également annoncé l'envoi d'environ 500 hommes chacun, le Bénin 300, la Guinée et le Ghana, plus de 100 chacun. Le Tchad, qui ne fait pas partie de la Cédéao, a aussi promis un contingent d'un volume indéterminé.
  •  Les soldats français ont quitté Bamako

Un blindé français quitte Bamako pour le Nord, le 15 janvier.

Des forces spéciales françaises parties de l'aéroport de Bamako se tiennent "en alerte" à Niono (50 km au sud de Diabali) et à Markala, encore plus au sud du Mali. Des informations ont dans un premier temps fait état de combats "au corps à corps" avec les islamistes à Diabali, elles ont été démenties depuis.
Dans cette zone, "nous avons les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés", selon le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian."On a affaire à plusieurs centaines, plus d'un millier – 1 200, 1 300 –, de terroristes dans la zone, avec peut-être des renforts demain", a-t-il ajouté.
Jusqu'à présent, les soldats français étaient essentiellement déployés dans la capitale, Bamako. Selon plusieurs témoins, des centaines de soldats maliens et français avaient pris la route route de Diabali dès mardi en fin d'après-midi, prise la veille par des islamistes armés et bombardée dans la nuit par l'aviation française.
Par ailleurs, un détachement d'une centaine de soldats français est arrivé mercredi matin pourrelever des membres des forces spéciales et"sécuriser" un pont stratégique sur le fleuve Niger à Markala, près de Ségou. Ce point de passage relie les territoires insurgés au sud et à la capitale Bamako.
"Nous allons relever les forces spéciales, qui ont réorganisé les forces maliennes qui étaient un peu en déroute, pour leur permettre de pousser peut-être un peu plus dans la profondeur", explique le lieutenant Marc (il ne divulgue que son prénom), du 21e régiment d'infanterie de marine, venu du Tchad.
  • "Un conflit de type guérilla"
Sur Europe 1, l'amiral Edouard Guillaud a souligné que les forces françaises étaient confrontées à "un conflit de type guérilla", situation à laquelle elles sont habituées. Il précise que l'aviation française a détruit, ces six derniers jours, "des cibles fixes, c'est-à-dire des camps d'entraînement, des dépôts logistiques, des centres de commandement, par exemple, comme à Douentza ou à Gao".
Mais, depuis des mois qu'ils tiennent le nord du pays et attendent une intervention militaire étrangère, les combattants de la coalition réunie autour d'Al-Qaidaau Maghreb islamique (AQMI) ont eu le temps de préparer une guerre de mouvement et d'esquive, d'enterrer des dépôts de carburant dans l'immense zone désertique où ils se dispersent actuellement, deconstituer des stocks d'armes hors des grandes agglomérations.
Lire en édition abonnés :  La guerre d'évitement des djihadistes au Mali
L'amiral Guillaud a par ailleurs confirmé, mercredi, que les djihadistes "avaient récupéré des blindés auprès des forces maliennes, nous en avons détruit une partie la nuit dernière"La France a déployé 800 soldats depuis le début de son intervention militaire, vendredi 11 janvier, et ce dispositif doit être porté progressivement à 2 500 hommes.
  • Washington : "pas une guerre française"
Les opérations militaires en cours au Mali ne représentent pas une guerre française, a déclaré mercredi soir à Rome le secrétaire d'Etat américain à la défense. "Au Mali, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une guerre française, mais il faut [fournir un] effortinternational", a-t-il affirmé au cours d'une rencontre avec la presse à l'ambassade américaine.
Le chef d'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a pour sa part appelé à Berlin "tous les Européens" à soutenirl'opération de la France au Mali, lors d'une conférence de presse avec la chancelière Angela Merkel. "Je souhaite que cette action soit soutenue par tous les Européens. Il était urgent d'agir et je félicite le président Hollande mais tout le monde doit se mobiliser", a déclaré M. Ouattara, qui est aussi le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. De son côté, Angela Merkel a estimé que "le terrorisme au Mali" était "une menace pour l'Europe". L'Allemagneva mettre à disposition de la Cédéao deux avions de transport Transall ainsi qu'une aide humanitaire d'un million d'euros à destination des réfugiés dans les pays voisins du Mali.
  • Débat parlementaire sur l'engagement au Mali
L'Assemblée nationale a débattu mercredi de l'engagement français au Mali. En ouverture, Jean-Marc Ayrault a salué "l'esprit de responsabilité dont toutes les forces politiques ont témoigné" depuis le début de l'opération "Serval", le 11 janvier.
Quelques heures auparavant, le président de l'UMP, Jean-François Copé, avait toutefois exprimé une "inquiétude forte" en raison de "la solitude de la France" au Mali, tout en réaffirmant son soutien au gouvernement pour cette intervention. 
Relire les événements du mardi 15 janvier :Mali : les soldats français s'engagent au sol

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