http://makkabylie.blogspot.fr/

vendredi 21 décembre 2012

En Algérie, «même les mairies s’achètent» - Libération


En Algérie, «même les mairies s’achètent»

19 décembre 2012 à 22:06
Dans l’attente de Hollande et Bouteflika, hier à Alger.
Dans l’attente de Hollande et Bouteflika, hier à Alger. (Photo Reuters)

REPORTAGE Liberté de la presse en trompe-l’œil, corruption généralisée : militants et intellectuels progressistes dénoncent un pays bloqué.

«L’Algérie est une démocratie spécifique. Les garanties, par exemple, sur les libertés de la presse, ne sont pas assurées», assure Khelil Moumène, secrétaire général de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), qui poursuit : «Il y a des journalistes totalement libres et qui montrent chaque jour un grand courage, mais cela ne signifie pas que la presse l’est. Il y a celle qui tape sur le président, celle qui le défend, celle qui défend l’armée, celle qui est aux mains des services secrets, etc.», explique-t-il.
Pour ce journaliste algérien, qui tient à garder l’anonymat, «les affaires de corruption, les affaires concernant les marchés publics truqués, ou les élections volées ou truquées, donnent l’illusion d’une liberté gagnée. Mais c’est autre chose de pousser les investigations. Il y a un moment où une frontière invisible, le fameux fil rouge à ne pas dépasser, se dresse, et qui fait que les enquêtes s’arrêtent, n’aboutissent pas, s’enlisent».
Pour l’avocat Mokrane Aït Larbi, ténor du barreau et ancien membre de la LADDH, l’Algérie présente une façade très convenable. Bien éclairée, mais avec des lumières qui fonctionnent bizarrement : «Effectivement c’est une assez belle façade, l’Algérie. Mais derrière, concernant le respect des droits de l’homme, on est très loin du compte. Le pouvoir se met lui-même en devanture sur ces deux jours mais la situation dans les faits n’est pas différente de la situation du temps de l’état d’urgence : il faut toujours une justification préalable pour manifester. Impossible d’organiser une marche à Alger par exemple. Et surtout, il n’existe plus de contre-pouvoirs.»

Steppe. Où sont-ils ? «Evaporés, dissous, mangés par la corruption», prétend Yacine Zaïd, militant de la LADDH et blogueur. Pour ce dernier, la démocratie algérienne est une steppe aride : «L’opposition ne joue plus aucun rôle. Les partis islamistes ont été eux aussi corrompus.» Il dresse un parallèle entre«l’Algérie et la Russie. Il y a eu la fortune des généraux algériens, qui n’est un secret pour personne, mais celle qui est en train de se constituer autour de certains oligarques protégés du pouvoir est considérablement plus importante».
Le plus grave, selon Yacine Zaïd, c’est que la base de la corruption s’est élargie à la majorité de la société. «Cette gangrène est donc un système de gouvernance», assure le militant. Pourtant l’Algérie s’est dotée, après l’indépendance, d’un code des marchés censé établir des règles strictes d’attribution : «Dans les textes oui, mais dans les faits, c’est autre chose. C’est vrai que des marchés publics corrompus existent partout, mais ici en Algérie, cette corruption s’est tellement étalée qu’elle a gagné la classe politique, puisque même les mairies s’achètent aujourd’hui.»
La publication de très haute tenue Naqd (Revue d’études et de critique sociale), conduite par l’historien Daho Djerbal, a publié il y a deux ans un numéro consacré à la corruption et à la prédation. Dans un chapitre intitulé «Corruption et stratification sociale», l’essayiste et économiste Ihsane el-Kadi écrivait que la corruption n’est pas une déviance des conduites marchandes en Algérie : «Elle est le combustible qui a produit une classe de possédants en une génération. […] La fonction corruptive a évolué. Elle n’a plus besoin d’être le démiurge du capitalisme algérien : elle en devient la norme […].»
Pour Khelil Moumène, la population ne prêterait plus aucune attention à ses élites qui jouent la valse à millions devant une population désabusée : «Les tabous ont sauté. Untel a vendu son poste ou a touché tant en dessous de table. Les gens disent : "Ah bon", puis passent à autre chose. Ce qui fait que l’Etat lui-même est totalement fragilisé. Se rend-il simplement compte qu’il s’enfonce dans un puits sans fond ? Où est sa voix ? Sa légitimité ?» enrage-t-il.

Rente. A écouter un avocat, qui demande à ne pas être cité, les racines de la corruption sont tellement fasciculées «qu’il est aujourd’hui impossible d’en venir à bout». Se dessine donc une Algérie assise sur sa rente, prisonnière d’un système profondément corrompu. «Un pouvoir qui n’assume qu’une légitimité gagnée par les armes contre l’ancien colon et contre le terrorisme. C’est un système perdu. On a beaucoup dit qu’il tenait grâce à une intelligence perverse et manipulatrice. C’est lui faire honneur. Il tient parce qu’il corrompt, soudoie, déverse un argent fou pour faire taire la moindre contestation et dit : "Votez pour moi ou alors le chaos." Comprenez le retour du terrorisme.»
Pour Yacine Zaïd, «un changement ne pourra être que pacifique, car le pays est toujours meurtri par les 200 000 morts de la décennie terroriste. On n’est pas en Tunisie, et faire descendre dans la rue grâce à des appels sur les réseaux sociaux n’a aucune chance d’aboutir», estime le blogueur militant. Et de conclure : «Il faut que cela se fasse pacifiquement car en face, ceux qui veulent garder le pouvoir ont une autre férocité que Bachar al-Assad. Les Syriens sont des enfants de chœur à côté des nôtres…»

Les gouvernants français ne feront jamais rien pour soutenir la Kabylie | Kabyle.com


Les gouvernants français ne feront jamais rien pour soutenir la Kabylie

ven, 2012-12-21 13:56 -- Stéphane Arrami
Les droits de l'Homme n'existent que sur la convention écrite. Parmi les défenseurs de ces droits au plus haut niveau, certains oeuvrent pour la droite, les autres pour la gauche. En clair, les dirigeants français vont chercher l'intérêt économique et basta.

D'ailleurs ils bafouent aussi les valeurs républicaines en donnant plus de place et de visibilité à ceux qui les enfreignent au quotidien.

A nous Kabyles de faire de la politique autrement sans complexe aucun.

Se sortir de cet angélisme, qui consiste à servir tantôt la droite tantôt la gauche, et se dire nous avons les mêmes ennemis.

Les ennemis de la Kabylie ici en France, sont et demeureront, ceux qui se disent amis du pouvoir algérien, aujourd'hui Hollande avec son parti, et hier Sarko et sa cour. Les ennemis de la Kabylie sont tous ces kabyles de France encartés PS, UMP, ces partis qui se prostituent.

Au pouvoir et successivement, ils ont aidé la dictature algérienne, en nous rendant invisibles, inexistants dans leurs discours, bannis des médias, aussi bien dans la presse écrite que dans l'audio-visuel.

Les ennemis de la Kabylie sont tous ceux qui prônent et soutiennent le pan-arabisme en Afrique du Nord au détriment du peuple berbère.

Les ennemis de la Kabylie sont ceux qui apportent un appui infaillible aux islamistes, ceux là même qui bafouent le droit à la liberté individuelle.

Les Kabyles de France n'ont de leçons à recevoir de personne en terme de valeurs.

Les Kabyles doivent s'affranchir de cette politique suiviste, des courants politiques, religieux, économiques etc... Ces courants qui confortent les Hommes d'Etats officiels et la position de leur pays, restent des courants d'air pour la Kabylie.

Nos détracteurs l'ont compris depuis longtemps( des kabyles de gauche, des kabyles de droite, des kabyles de l'extrême gauche, des kabyles de l'extrême droite, des kabyles laïques et les autres... )

La reconnaissance de la Kabylie passe par l'union des Kabyles. L'unité de la Kabylie se fera par ce socle commun uniquement.

Ce socle constitué de la langue, de l'identité culturelle, et de la position géographique. A chacun son Histoire. Les Kabyles doivent porter la leur.

Adjia Crampette

François Hollande était partout : Et Abdelaziz Bouteflika n’a rien à dire aux Algériens... | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie


François Hollande était partout : Et Abdelaziz Bouteflika n’a rien à dire aux Algériens...

EnvoyerImprimer
Une conférence de presse mercredi 19 décembre, une interview à France 2 dans la soirée, un discours jeudi devant le Parlement algérien, un entretien aux quotidiens El Watan et El Khabar, une prise de parole devant les hommes d’affaires algériens et français, encore un entretien vendredi sur radio Europe 1, François Hollande aura occupé l’espace médiatique des deux côtés de la mer. Son homologue algérien est resté muet.

Le président français a beaucoup parlé, le président algérien n’aura rien dit. Pas pipé un mot.
Durant les deux jours qu’aura duré sa visite en Algérie, François Hollande a fait l’événement tant et si bien que, concernant ce voyage, sur les moteurs de recherche de google et autres, tous les articles de presse, toutes les dépêches des agences mondiales, sur les sites des radios et des chaînes de télévisions, deux mots reviennent avec insistance : François Hollande.
Pas celui du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Lui a fait dans le décorum.


Une première fois mercredi avec un bain de foule à Alger, en compagnie de M. Hollande autour d’une foulée importée comme savent si bien les importer et les fabriquer ses services de protocole. Une seconde fois jeudi à Tlemcen, la ville dont il fut député en 1962, où il s’adonnera au même rituel suranné du défilé populaire. Fermez le ban.
Pas une seule fois, durant ces deux jours de séjour hollandien, Bouteflika n’a-t-il desserré les dents en public.
Certes, cette visite d’Etat est celle du président français qui avait des choses dires aux Algériens et aux Français, mais le chef de l’Etat algérien aurait pu lui aussi prendre la parole avant, pendant et après ce voyage pour s’adresser à ses compatriotes.
Bouteflika aurait pu leur expliquer, par exemple, pourquoi lui qui disait le 18 mai 2006, qu’ « il est aujourd'hui de notre devoir envers le peuple algérien et les chouhada (martyrs), de réclamer des excuses officielles de la part d'une nation dont la devise révolutionnaire a de tout temps été liberté, égalité, fraternité », pourquoi a-t-il renoncé à ce devoir ?
Il aurait pu s’exprimer sur le discours du chef d’Etat français, sur l’usine Renault, sur la « déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération », sur la mémoire, sur le passé colonial, sur le Mali, sur la Syrie… Bref être président comme l’est M. Hollande avec les Français
Mais hormis une interview par écrit accordée une semaine plutôt à l’agence AFP, Abdelaziz Bouteflika a entretenu le silence, a cultivé le détachement.


Il y a dans l’attitude de cet homme qui est aux commandes de l’Etat depuis 13 ans presque de l’indifférence à l’égard des affaires de son pays, à l’égard de ses compatriotes.
Les conférences de presse ? Il a cessé de les donner depuis presque huit ans. Les entretiens aux journalistes et aux médias de son pays ? C’est qu’il les méprise tellement que l’idée qu’un journaliste algérien s’entretienne avec Abdelaziz Bouteflika relèverait d’un crime de lèse-majesté. Les discours à ses concitoyens ? Son dernier en date remonte au 8 mai 2012. C'est-à-dire il y de cela 225 jours.
Il se dégage alors cette impression que le chef de l’Etat a traversé cette visite de son homologue français comme un fantôme. Et il n’est pas faux de penser que ces deux bains de foules, dans la capitale et à Tlemcen, auraient été organisés encore davantage pour lui, pour sa gloire, son égo, que pour son hôte français.
Mais la vérité est le président Abdelaziz Bouteflika n’a presque plus rien à dire aux Algériens.


Lire l'article original : François Hollande était partout : Et Abdelaziz Bouteflika n’a rien à dire aux Algériens... | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie 

France-Algérie - La Kabylie au cœur de l’éternel malentendu | Kabyle.com


France-Algérie - La Kabylie au cœur de l’éternel malentendu

ven, 2012-12-21 03:02 -- Ferhat Mehenni
Les relations franco-algériennes peuvent-elles, un jour, se normaliser ? On peut toujours en rêver. Près de 50 ans après la décolonisation, la défiance entre Alger et Paris reste telle que la photo de famille trône toujours, côté algérien, sur le bureau des rancœurs et côté français sur celui de l’incompréhension et du malentendu. On se souvient que pour M. Kouchner, exaspéré, il y a lieu de faire le deuil de cette possibilité, au moins jusqu’à la fin de la génération de la guerre d’Algérie. Le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Medelci, interviewé le 25/10/2010 sur la télévision satellitaire « Canal Algérie »a préféré de son côté incriminer les « erreurs de parcours » de la France.

Les tensions entre les deux pays sont quasi permanentes. Au-delà des atrocités de la guerre d’indépendance (1954-1962) la menace de criminaliser le passé colonial français par le pouvoir d’Alger met à vif les nerfs de la diplomatie française depuis des décennies. De l’autre côté, Alger ne supporte pas deux éléments de la culture politique française : 1) l’indépendance de la justice française qui a permis, en 2008, de mettre sous contrôle judiciaire un diplomate algérien dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat à Paris en avril 1987 de Me Ali Mecili. 2) la liberté citoyenne dont jouissent les opposants kabyles à Paris où ils ont pu mettre sur pied, le 1er juin 2010, leur Gouvernement provisoire, l’Anavad.

Depuis la consolidation du régime militaire par le coup d’État de Boumediene en 1965, les relations franco-algériennes n’ont cessé de s’envenimer. Du refus d’entrée du vin algérien sur le territoire français en 1968, à la nationalisation, en février 1971, des hydrocarbures exploitées par des compagnies françaises en Algérie, du déclassement de la langue française dans l’enseignement algérien à la condamnation par la France de l’arrêt du processus électoral par les militaires algériens en janvier 1992, l’implication des militaires algériens dans l’assassinat des moines de Tibehirine (1995), chaque année a connu ses poussées de fièvre entre les deux pays. Cet état de fait a donc une permanence qu’il serait illogique d’attribuer au hasard ou aux caprices de quelques personnes momentanément investies de charges nationales. Les positions respectives, structurées par l’histoire, sont pour partie culturelles et, pour une autre, politiques.

Certes, au commencement, il y avait la colonisation. La conquête d’Alger en juillet 1830 avait été vécue côté français comme celle du pays de cocagne, du pays des « Mille et une nuits ». Les élites françaises développaient un orientalisme débridé que sublimaient les récits de voyage et les tableaux de peinture, tels ceux de Delacroix. La France du XIXe Siècle croyait sa victoire militaire de nature à lui assurer la régence d’un « royaume arabe ». La reddition de l’Émir Abdelkader en 1848 renforça l’illusion d’une victoire définitive permettant d’y établir pour l’éternité un DOM-TOM français. C’est la conquête de la Kabylie, à partir de 1857, soit près de 27 ans après le débarquement français à Sidi Ferruch, qui va donner des insomnies au gouverneur d’Alger et à Napoléon III. Malgré leur défaite à la bataille d’Icherriden, les Kabyles se réorganisèrent et s’insurgèrent massivement en 1871 et faillirent emporter l’ordre colonial dans leur élan. C’est l’intégration de la Kabylie dans l’Algérie française, à partir de là, qui sera à l’origine de la guerre de décolonisation. L’épisode de 1871 fut un tel point de rupture entre les Kabyles et le régime colonial que les deux parties se traitaient en ennemis jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. La colonisation, à tort, n’a jamais cherché à s’allier aux Kabyles qui, chaque jour, ruminaient leur revanche, selon la formule prêtée à Léon Gambetta : « y penser toujours, n’en parler jamais ! ».

En concevant l’Algérie comme une colonie de peuplement, la France en a élargi le territoire au point d’y inclure de nombreux peuples, particulièrement les Kabyles. Cette diversité identitaire avait aussi pour objectif de ne pas permettre d’union entre les indigènes contre les colons. Les gouvernants de l’époque ne savaient pas que la condition de colonisé suffisait à elle seule pour liguer les autochtones contre un ordre colonial inique. On croyait que le tribalisme et les querelles « ethniques » étaient de solides garanties pour l’ordre établi. On sait aujourd’hui qu’il n’en était rien.

L’alliance des indigènes contre le colonialisme a eu raison de la colonisation. Ce que l’on ignorait et que l’on continue de ne pas voir c’est que cette alliance n’était que conjoncturelle. À l’indépendance, la lutte pour le pouvoir entre les ex-alliés est sans merci. Héritant d’un pays commun légué par la colonisation, le premier à s’en emparer s’échina coûte que coûte à le garder entier pour en profiter au maximum. Pour cela, il n’y avait pas d’autre choix que la dictature.

L’angle mort du champ de vision aussi bien de la France que de tous les anciens pays colonisateurs cachait l’inexistence de nation dans beaucoup de pays créés par la colonisation. Il n’y avait pas d’Algérie en 1830, il n’y a pas de nation algérienne aujourd’hui. Il y a une mosaïque de nations opprimées par un seul et même État. Les troubles qui s’y déroulent, les luttes de clans au sommet de l’État, les diverses décisions politiques qui se prennent, les mascarades électorales ont bien souvent pour soubassement des considérations identitaires, voire nationalitaires.

Les tentatives de réchauffement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la France sont, par conséquent, toujours vouées à l’échec. A la demande française d’un minimum de respect de la démocratie et des droits de l’homme, réplique celle d’un renoncement de la France à ses valeurs et à sa laïcité. Quand bien même elle le souhaiterait, l’Algérie est prisonnière de sa base sociale qu’elle nourrit depuis bientôt 50 ans à l’arabo-islamisme et à la haine de la France. Ce dialogue de sourds est celui des couples qui ne regardent plus dans la même direction. L’Algérie se saisit de n’importe quel motif de discorde pour faire payer à la France de lui avoir légué la question Kabyle.

La lutte quotidienne des Kabyles pour leur survie et leur dignité est celle qui marque au fer rouge, depuis 1962, l’histoire de l’Algérie. Elle ne peut qu’aboutir dès lors qu’au partage du pouvoir se refusent les tenants du régime, de crainte de perdre les leviers de commande. L’idée d’une autodétermination que porte la Kabylie est devenue l’aspiration profonde de son peuple.

Alors, la meilleure manière de contrer les Kabyles dans leur quête politique de liberté, de laïcité et de respect des droits humains, est de les lyncher médiatiquement de manière permanente, de nourrir la haine contre eux et contre tout ce qui leur est associé : la France, l’Occident, les Juifs et la chrétienté. De ce point de vue, le combat kabyle est aussi celui du monde libre. Les dernières sorties de deux ministres algériens (intérieur et Islam) illustrent avec une pointe de racisme intolérable, l’exaspération d’un pouvoir devant un peuple qui lui tourne définitivement le dos. Le premier accuse la Kabylie de faire le lit d’Al Qaeda, le second, au contraire, de s’évangéliser. Comme si les évangélistes étaient des islamistes et inversement. Ils participent ainsi, chacun à sa façon, à une montée aux extrêmes entre la Kabylie et l’ordre en place.

La France qui avait méprisé la diversité identitaire des Algériens pendant la colonisation ne peut appréhender, de nos jours, la véritable nature du gouvernement algérien qui la contre depuis le 19 mars 1962. Si, depuis bientôt un demi-siècle, les relations franco-algériennes n’ont pas pu être empreintes d’un minimum de sérénité, il y a lieu de parier que cela ne changera pas de sitôt.

En tant que Kabyles, nous regardons amusés la patrie des droits de l’homme, cette ancienne « fille ainée de l’Église », toujours nostalgique d’orientalisme, incapable de comprendre que la créature qu’elle a engendrée, soit si dévorée par la passion islamiste et la haine de sa génitrice. En attendant, M. Manuel Valls, M. Laurent Fabius et, aujourd’hui M. François Hollande peuvent toujours se rendre à Alger où les doléances qu’on leur présente sont généralement aux antipodes des valeurs de la France.

Ferhat Mehenni - Président du Gouvernement provisoire kabyle, Anavad

Les Français, les arabes et les Amazighs qui va s’excuser auprès de qui ?


Les Français, les arabes et les Amazighs qui va s’excuser auprès de qui ?
 
 
Il y a déjà quelques années que l’Algérie officielle a reformulé officiellement sa demande au gouvernement français de s’excuser auprès des Algériens des années de colonisation d’Algérie de 1830 à 1962. De l’autre côté de la France on a toujours refusé cette demande.
Aujourd’hui ce qui nous amène à revisiter ce sujet c’est qu’il a été soulevé ces jours ci à l’occasion de la visite du président Français Mr François Hollande en Algérie, mais cette fois très timidement. Probablement car on vient en Algérie avec quelques projets d’investissement comme la future usine Renault à Ouahran. Ce qui va permettre au gouvernement Algérien de donner de l’espoir aux milliers de jeunes chômeurs qui tiennent les murs toute la journée dans les rues et les ruelles des villes : Les Hittistes comme l’a schématisé le fameux humoriste Amazigh Algérien Fellag.
Toute fois la question qui s’oppose est ce que le gouvernement Algérien depuis l’indépendance en 1962 à ce jour, a-t-il jamais pensé à demander des excuses au près des Amazighs Algériens pour toutes les atrocités qu’ils ont enduré physiquement et moralement auprès de cette Algérie arabe ? La réponse est bien sûr non. Pire encore, chaque fois les Amazighs d’Algérie –en particulier les Kabyles- se soulèvent pour demander juste le droit culturel et identitaire, la réponse est la répression physique et morale. Mais ne s’arrête pas uniquement là, il honore et glorifie dans les medias et les manuels scolaires les grands colons arabes comme les Omeyyades.
Plus encore, le président Boutefliqa en plein Kabylie  juste après sa première élection présidentielle au lieu de s’excuser il a eu l’audace et le courage de prononcer le discours suivant le 3 septembre 1999 à Tizi-ouzou devant une audience diverse dont Hanachi, Ait-Menguelet et la mère et soeur de feu Matoub Lounes, tenez-vous bien : « Il y a dans votre lettre cher ami ...l’amazighe langue nationale. En ce qui me concerne, je n'ai absolument aucun complexe. (applaudissements). par contre, par contre, je me dois de vous dire, et poser une question: est-ce que l'amazighite c'est la kabylie? ou bien l'amazighite c'est les langues qui existent en Algérie? il y en a 13, il y en a 13 monsieur. alors je voudrais vous dire une chose. il n'y a plus de tabou amazigh, il n'y a plus de tabou amazigh, et je suis venu ici crever votre ballon de baudruche. si, si, et je dis bien si l'amazighe devait devenir langue nationale, elle ne serait jamais officielle, elle ne serait jamais officielle, je tiens a le dire. mais si elle devait devenir langue nationale, c'est par voie référendaire, c'est tout le peuple algérien qui va se prononcer ... (inaudible) (cris dans la salle) tout le peuple algérien. oui monsieur. Hé ben si vous n'êtes pas d'accord, c'est tant pis. C’est tant pis. C’est tant pis.   Démasquez-vous devant le peuple algérien.  Démasquez-vous devant le peuple algérien. Démasquez-vous devant le peuple algérien. ou vous faites partie du peuple algerien ou vous ne faites pas partie du peuple algérien.»
Comment donc le gouvernement arabe en Algérie Amazighe a eu le courage de demander des excuses à la France coloniale sans penser à le faire soi-même ?  plus que ça le refuser et affirmer le contraire officiellement ? La réponse peut encore choquer certains, c’est lorsqu’on est contaminé par une épidémie qui s’appelle l’idéologie arabo-musulmane on devient complètement fou. La preuve c’est que l’Algérie n’accepte ni le droit d’autonomie, ni d’indépendance pour les Amazighs de Kabylie et d’Azawad à la fois alors qu’elle continue à dépenser des milliards de dollars algériens pour le même droit mais à un peuple dit arabe au Sahara Amazighe.
Quant à la France qui a mis à genou les Amazighs, elle ne s’est pas arrêtée –comme l’avait fait partout dans son empire coloniale- à leur annexion à son empire colonial après avoir détruit leurs structures sociales, confisqué leurs terres fertiles en leur inventant l’astuce de la conservation foncière avant même de l’appliquer chez elle; elle est allé plus loin en sous-traitant –après son départ- le pouvoir en Afrique du Nord à des futurs états nations arabes !
Aujourd’hui on trouve une astuce : tout d’abord c’est  le ministre algérien qui déclare qu’on ne demande pas à la France de s’excuser, et quelques jours après, soit le 20 décembre 2012,  c’est le président français François Hollande au parlement Algérien qui fait non pas une excuse mais une reconnaissance que le colonialisme dont est victime l’Algérie est atroce sans jamais dire si c’est la France ou c’est l’Allemagne d’une part et d’autre part s’elles regrettent cette situation. Tout est dit en une minute par : « pendant 132 ans l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutale, le système à un nom c’est la colonisation et je reconnais ici les souffrances que la colonisation à infligée au peuple Algérien. Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la torture. La paix des mémoires sur laquelle j’aspire repose sur la connaissance et la divulgation de l’histoire »
le discours de Hollande en video :
La France ne s’est pas donc excusé auprès du peuple Algérien, et entre non le peuple Algérien ne l’a jamais demandé et ce qu’il demande c’est le départ de la dictature de leur pays ou leur départ eux vers l’Europe en laissant les dictateurs se gouverner entre eux en Algérie. La question qui s’oppose aujourd’hui est la France  peut-elle laisser les pouvoirs arabes en terre Amazighe si jamais ils veulent s’excuser auprès des peuples Amazighs de la région?
La réponse est non. La preuve est là dans cette vidéo du programme « ça se discute » diffusée par la chaine de télévision française I-télé qui a invité le journaliste français Eric Zemmour, qui est un écrivain et journaliste politique français, qui a fait plusieurs organes de presse français. Au sujet des excuses demandés aux Français Eric Zemmour réplique par : « Les gens qui ont été colonisés en Algérie ! Les arabes étaient eux-mêmes des colonisateurs qui avaient colonisés l’Algérie des Berbères. Ils ne se sont jamais excusés auprès des Berbères ! ils ne se sont jamais repentis ! » Fin de citation.
Mais le choc est la réaction de l’animatrice qui a tout de suite dit STOP Eric, et rappelle son invité à l’ordre et se retourne vers les téléspectateurs pour  leur dit Bon Weekend sur I-télé. Regardez :
le débat sur I-télé
Le General Guillaume chez les Amazighs
La raison qui est derrière cette attitude de la France est qu’elle veut continuer à considérer Tamazgha (Afrique du Nord) son protectorat pour toujours. D’ailleurs, n’a-t-elle pas déclaré officiellement que la constitution proposée aux Marocains pour référendum leur convient très bien ! Pire encore le conseil était deux semaines avant même que le peuple marocain s’exprime sur la question au référendum du 1 juillet 2011 ! Plus que ça l’évènement lui-même est venu au centenaire du protectorat du Maroc (1912-2011). La France est probablement –elle aussi- touchée par la même épidémie !
Mais les Amazighs vont-ils réfléchir un jour que ça suffit et qu’il faut qu’ils décident de leur destin eux-mêmes et non plus quelqu’un d’autres tel qu’il soit?



Auteur: Mohamed El Ouazguiti
Date : 2012-12-21 00:09:00

Hollande en Algérie: "Je ne viens pas ici faire repentance ou excuse, je viens dire la vérité" - L'EXPRESS


Algerie – France: Une Relation Gagnant-Gagnant?


Print Friendly


Anouar H Smaine
18 décembre 2012
François Hollande sera demain en Algérie. Certains à l’intérieur du système souhaitaient qu’il demande au nom de la République Française des excuses au Peuple Algérien avant de se rétracter à la dernière minute. C’est la une démarche a laquelle Je n’adhère pas aujourd’hui, non pas parce que je pense que la France coloniale n’a pas commit de crimes atroces en Algérie, mais parce que le système Algérien actuel a, lui aussi, tout comme la France Coloniale, commit de grands crimes contre ce même peuple qui reste cinquante ans après son indépendance; sans voix.
Ces demandes venant d’un système illégitime, ont un caractère Politique et Politicien, et ne visent nullement à honorer la mémoire de ceux qui sont morts pour que les Algériens, comme les autres peuples du monde, naissent libres, mais plutôt pour glorifier le règne de ceux-la même qui les ont trahi en transformant l’Algérie en une monarchie-dictature qui ne dit toujours pas son nom.
Je doute fort que la France ne présente ses excuses aux gens du système, car elle sait ce qu’ils valent.
Contrairement au Président Algérien, Monsieur Hollande lui, a été élu par le peuple de France, il respecte la constitution de son pays ainsi que son peuple, avec ses ministres et les députes de son Parti, il rend des comptes au peuple Français, pour aider l’économie de son pays, il repartira en France avec des milliards d’Euros de Contrats dont multiples entreprises Françaises bénéficieront. Entre temps, les chefs du système Algérien, dont la plupart ont dépassés les 80 ans, poseront pour des photos souvenirs avec Monsieur Hollande, des photos qu’on montrera aux Algériens qui souffrent du chômage, de la pauvreté, du manque d’eau dans les plus grandes villes d’Algérie, de la corruption d’une administration pire que celle de l’ancienne force coloniale, des Algériens qui ne peuvent ni quitter un pays devenu une sorte de prison a ciel ouvert ni y vivre dans la dignité, des Algériens qui voient leurs enfants se jeter à la mer cherchant un avenir meilleur en Europe avant de se faire repêcher dans les filets des pêcheurs Français, Italiens et Espagnoles.
Tout comme tous les autres états du monde, l’Algérie doit se mettre a aimer ses enfants autant qu’eux l’aiment. Elle doit donner la priorité à l’éducation nationale, à la formation professionnelle, à une vraie reforme de la Justice, des hôpitaux et de l’administration. l’Algérie se doit de créer un emploi de qualité chez elle pour ses millions de jeunes chômeurs-diplômés, un emploi autre que « Agent de sécurité » ou « chauffeur » pour les multinationales qui s’implantent sur son sol.
l’Algérie doit établir avec la France ainsi qu’avec d’autres pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie, des programmes d’échanges universitaires qui permettraient à ses étudiants d’acquérir un savoir approfondi que ses universités a elle ne maîtrisent toujours pas.
Seulement voila, pour faire toute ces choses, il faut aimer et respecter son peuple. Il faut respecter les symboles de l’état telle la Constitution et le nombre de mandats qu’un Président peut avoir ainsi que la séparation des pouvoirs législatifs et exécutifs. Il faut respecter la souveraineté de la Justice et la protéger avec rigueur. Il faut promouvoir la liberté d’expression, de la presse, de la pensée, ainsi que de la religion. Il faut respecter la femme et lui donner toute sa place dans la société, et la faire participer d’une manière active à la vie politique, économique, sociale et culturelle. Il faut protéger l’enfant et faire de sa bonne sante, son éducation, sa scolarité, et son développement individuel la priorité des priorités. Il faut créer de vrais centres hospitaliers dotés d’équipements modernes pour que les Algériens puissent enfin se faire soigner en Algérie et non mourir en attendant l’octroi d’un visa d’une quelconque chancellerie. Il faut bâtir des universités, des écoles, et des centres de formations dans toutes les régions du pays, notamment celles du sud et du centre du pays, pour que les enfants d’Algérie, tous ses enfants, et non pas ceux des grandes villes seulement, puissent avoir accès au savoir, à l’instruction, et à la formation professionnelle.
Il faut bâtir des bibliothèques et faciliter l’accès aux livres et a l’information pour tous. Il faut accompagner la culture, l’art et l’expression artistique et lui donner un rôle central et une importance égale à celle de l’éducation nationale.
Il faut également gouverner le pays, les régions, les villes et villages d’une manière transparente. Les élus doivent vraiment êtres élus, et quand ils le sont, ils doivent êtres installes dans leurs fonctions et non jetés en prison du fait qu’ils aient une vision autre que celle du « Roi ». Sinon, à quoi bon se donner le mal d’organiser des élections qui coûtent cher en ressources humaines et financières, et des fois même en vies humaines? La confiance entre l’état et le peuple ne peut être rétablie que quand le citoyen se sait écouté et respecté. L’état ne peut continuer à gérer les revenus des hydrocarbures et autres richesses du pays comme bon lui semble et sans transparence aucune. Il doit, à travers son ministère des finances rendre des comptes aux élus légitimes du peuple (Qui aujourd’hui sont inexistants).
Enfin, une vraie réconciliation nationale passe par le besoin d’unir par des gestes, des programmes, et des politiques sérieuses et concrètes, tous les enfants d’une même patrie, arabes, kabyles, chaoui, chlouh ou tergui soient-ils.
Un état qui ne respecte pas son peuple n’est pas respecté par ses pairs, et la réside, du moins en partie, l’hésitation de la France a présenté de quelconques excuses.
Comment peut-on demander à l’ancienne puissance coloniale de présenter des excuses alors que nul travail de mémoire n’a été entreprit par le premier concerné; l’état Algérien, en cinquante années d’indépendance? Ou sont les musées relatant la résistance d’un peuple tout entier à différentes invasions à travers les ages? Ou sont les lieux de mémoires ou différentes générations d’Algériens peuvent aller se rencontrer tout au long des années pour apprendre, comprendre et surtout apprécier les sacrifices de nos aînés pour que nous naissions enfin libres? Ou sont les ouvrages d’histoire, les mémoires de nos révolutionnaires authentiques, ou sont nos documentaires et nos films sur l’histoire d’Algérie? Que savons nous de l’Emir Abdelkader, de Salah Bey, de Bouamama, d’El Mokrani, de Benbadis, de Ferhat Abbas, de Abane Ramdane, de Larbi Benmhidi, de Hassiba Benbouali, de Djamila Bouhired, de Mohamed Boudiaf, de Krim Belkacem, de Benboulaid et de millions d’autres inconnus qui sont les vrais héros de l’indépendance de notre patrie, si ce n’est les seuls noms? Quand va-t-on comprendre qu’a moins d’un sursaut pacifique de l’intelligence, de la solidarité, et de l’acceptation des uns les autres, l’Algérie se retrouvera une fois encore, à la case départ d’une nouvelle ère de domination.
La reconnaissance des faits de l’histoire ainsi que le respect du peuple Algérien ne viendra que quand la médiocrité cessera d’exister en Algérie, quand celle-ci laissera la place à une Algérie renouvelée; une Algérie de la jeunesse, des idées, de l’innovation, du travail, du progrès, de la justice, de l’inclusion, de la tolérance, et de l’amitié. C’est la le salut de la patrie et la que nous devons commencer notre travail!

..BOUTEFLIKA DANS LA POUBELLE DE L' HISTOIRE